Edito

PAS DE GIBOULÉES EN MARS

Si les marchés ont parfois semblé hésitants en début d’année, le premier trimestre clôt en suivant le chemin d’un rallye déjà entamé en 2023. En hausse de 3,5 % en mars, la bourse de Paris progresse de 8,8 % sur le trimestre. De l’autre côté de l’Atlantique, le S&P 500 gagne quant à lui 3,1 % sur le mois pour terminer le trimestre en hausse de 12,9 % en euros.

En toile de fonds, Vladimir Poutine remporte l’élection présidentielle avec 87 % des suffrages. Sans surprise, aucune modification n’est ainsi à prévoir dans le conflit russo-ukrainien. Vladimir Poutine laisse toutefois la porte ouverte à la négociation, notamment pour une trêve, mais maintient sa position sur les intérêts de Moscou. Par ailleurs, le Brent franchit un nouveau cap et retrouve de la vigueur au-dessus des 85 $/b. Cela fait suite aux attaques de drones ukrainiens en Russie visant des raffineries de pétrole,
provoquant de nombreux dégâts et mettant à l’arrêt les capacités de raffinage.


En Europe, la publication des PMI amène à penser que le point bas de l’activité a été surmonté. Si les indicateurs dans les services résistent, le secteur manufacturier peine à suivre le mouvement dans le sillage de l’industrie allemande. Pour la Banque centrale européenne, le ralentissement économique passé semble enfin matérialiser ses effets car les composantes prix des PMI tendent à la baisse, ce qui est relativement favorable pour l’inflation. Si l’activité économique en Europe reprend petit à petit en évitant la récession, l’institution devrait amorcer graduellement son assouplissement monétaire et procéder à une première baisse de taux au moins de juin. Tandis que de nombreuses autres institutions consoeurs tardent à franchir le cap, la Banque nationale suisse, quant à elle, se démarque et devient la première banque centrale d’un pays développé à procéder à une baisse de ses taux directeurs.


Aux Etats-Unis, après plusieurs mois de négociation entre républicains et démocrates, le Congrès américain a voté l’ensemble des lois constituant le budget fédéral pour 2024. Cet accord met fin au risque de shutdown jusqu’au mois de septembre 2024, date à laquelle l’année fiscale 2024 s’achèvera. Par ailleurs, l’économie américaine a envoyé quelques signaux contrastés sans toutefois remettre en cause l’hypothèse d’un atterrissage a minima en douceur de la croissance. Si les dernières données de prix à la consommation et production ont surpris par leur vigueur, les interrogations des investisseurs quant à la rapidité de l’assouplissement monétaire ne semblent pas trop perturber l’hypothèse d’une première baisse de taux dès le mois de juin 2024.


En Chine, les indicateurs PMI du mois de mars ont envoyé des signaux relativement positifs quant à l’amélioration de l’activité. Si l’activité dans le secteur manufacturier avait le moral en berne, la publication a surpris à la hausse et a permis de dresser un tableau rassurant aux côtés du secteur des services, même si les sous-composantes de ce dernier sont en territoire de contraction. Alors que le mois de février cherchait tant bien que mal des relais de croissance, il semblerait que les entreprises domestiques soient désormais un cran plus optimistes quant à l’activité future grâce aux annonces de soutien par le gouvernement. Malgré tout, les fragilités structurelles persistent. L’économie chinoise doit faire face à un endettement public local élevé, avec en parallèle un secteur immobilier toujours en difficulté. L’impact des décisions monétaires et budgétaires peuvent dans ce contexte permettre à l’économie chinoise d’éviter un ralentissement trop marqué.


Après huit ans, la banque centrale du Japon fait sortir l’archipel de l’ère des taux négatifs. En effet, les membres de la BoJ ont décidé de relever de 20 points de base le taux de rémunération des réserves, l’amenant ainsi en territoire positif à 0,1 %. L’institution considère que l’objectif des 2 % d’inflation est atteignable de manière pérenne, et reste confiante dans la mise en oeuvre d’une boucle inflation-salaire vertueuse. Cette décision intervient après les hausses de salaires qui ont été convenues lors des négociations annuelles tant anticipées. La réaction du yen dans cet environnement a été prononcée, et la devise continue de se déprécier. Si cette variation s’explique par les mouvements des deux devises, la dépréciation du yen illustre tout de même la déception des investisseurs face à l’absence de forward guidance de la part de la Banque du Japon. Cette dernière n’a en effet donné aucune promesse sur d’éventuelles hausses de taux supplémentaires, et a réitéré la volonté de l’institution de maintenir des conditions accommodantes pour soutenir l’économie et la croissance des salaires.


Nous n’opérons aucun changement fondamental dans nos allocations. La sélectivité sur les actions européennes reste indispensable, illustré par la saison de publication des résultats qui a fait ressortir quelques distorsions. Sur le marché obligataire, un retour modéré sur les maturités plus longues est envisagé.

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