Une première mi-temps très favorable pour l’exercice 2025
Les marchés financiers ont poursuivi leur redressement en juin, soutenus par un enchaînement de signaux macroéconomiques qui surprennent favorablement, des résultats d’entreprises consistants et l’espoir d’un apaisement commercial entre grandes puissances. Pourtant, derrière ce climat de rebond, se dessine un monde financier marqué par des lignes de fracture durables : tensions géopolitiques persistantes, fragmentation commerciale, et incertitude fiscale aux États-Unis.
L’inflation a poursuivi son repli au mois de juin, tant en Europe qu’aux États-Unis, sous l’effet conjugué de la baisse des prix de l’énergie, d’une normalisation progressive des chaînes d’approvisionnement, et de certains effets de base statistiques. Dans le même temps, les marchés du travail demeurent solides, avec des taux de chômage historiquement bas dans la plupart des économies développées. Cette configuration continue de soutenir la consommation des ménages, tout en alimentant les débats sur la persistance des pressions sous-jacentes sur les prix.
En Asie, la Chine affiche une dynamique économique toujours hétérogène. L’activité industrielle montre des signes de stabilisation au second trimestre, soutenue par la demande extérieure et des mesures d’assouplissement monétaire. En revanche, la consommation intérieure reste pénalisée par la faible confiance des ménages, un marché immobilier toujours en phase d’ajustement, et le manque d’une relance budgétaire massive. Sur le plan logistique, les indicateurs disponibles font état d’une progression du trafic portuaire, notamment entre février et mai.
Au Japon, l’inflation sous-jacente est restée positive au deuxième trimestre, soutenue par la hausse des prix à la consommation et des salaires observée lors des négociations annuelles du printemps. La consommation intérieure a progressé sur la période, tandis que le yen est resté sous pression. La Banque du Japon a maintenu une politique monétaire accommodante, tout en signalant une attention accrue à l’évolution des tensions inflationnistes. Les indicateurs d’activité dans les secteurs domestiques, tels que la construction, la distribution et les services, restent stables ou en légère progression.
La trêve sur les tarifs commerciaux de 90 jours entre les États-Unis et la Chine a suspendu temporairement certaines mesures prévues, contribuant à réduire la pression sur les échanges bilatéraux. Cette période transitoire prendra fin le 9 juillet, date à laquelle de nouvelles dispositions tarifaires pourraient être mises en œuvre. Indépendamment de cette trêve, les évolutions récentes s’inscrivent dans un mouvement plus large de reconfiguration des relations commerciales.
Le mois de juin a aussi été marqué par un regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient, avec l’escalade du conflit entre l’Iran et Israël. Cela a entraîné un net repli vers les valeurs refuges.
Malgré la persistance de plusieurs sources de risque, les marchés actions ont progressé en juin. Aux États-Unis, la publication des résultats trimestriels a globalement soutenu les indices, plusieurs entreprises ayant annoncé des bénéfices supérieurs aux prévisions du consensus. Les grandes capitalisations technologiques ont continué d’occuper une place centrale, l’attention restant forte sur les thématiques liées à l’intelligence artificielle. Nvidia a temporairement atteint le rang de première capitalisation boursière mondiale. Les principaux indices actions – S&P 500, Stoxx 600, MSCI Asia-Pacific – se sont rapprochés de leurs niveaux les plus élevés sur un an.
Seule la baisse du dollar face à l’ensemble des devises et de l’euro ternit ce tableau. En recul de 14 % depuis le début de l’année, il pénalise fortement les performances américaines exprimées en euros.