Edito

La politique monétaire se détend, les marchés en profitent

Le mois de septembre a été marqué par un enchaînement d’événements macroéconomiques, monétaires et géopolitiques qui ont contribué à redonner un nouvel élan aux marchés. La détente des politiques monétaires dans certaines grandes économies, notamment aux États-Unis, a constitué un facteur de soutien pour les actifs risqués, tandis que les données d’activité ont confirmé une dynamique économique globalement résiliente. En parallèle, les tensions commerciales et géopolitiques ont continué d’exercer une influence latente sur les anticipations de marché, alimentant une lecture prudente de la trajectoire à venir.

Aux États-Unis, la Réserve fédérale a assoupli sa politique et initié une première baisse des taux directeurs, dans un contexte de ralentissement progressif du marché du travail et de stabilité relative de l’inflation. Cette décision s’inscrit dans un environnement où l’activité économique demeure robuste, soutenue par la consommation des ménages et une dynamique d’investissement stable. Les entreprises, dans leur ensemble, ont continué à afficher des résultats satisfaisants, et les marges sont restées sous contrôle malgré des coûts encore élevés dans certains secteurs. Les prochaines publications trimestrielles seront particulièrement attendues, car elles constitueront les premières à intégrer l’impact des nouveaux tarifs américains

En zone euro, la Banque centrale européenne a opté pour le statu quo. Son évaluation de la situation macroéconomique s’appuie sur une inflation proche de l’objectif et une légère révision à la hausse des perspectives de croissance à court terme. La BCE a jugé opportun de maintenir sa posture au vu de la reprise hétérogène selon les pays et les secteurs, laissant du temps pour que se diffusent les baisses de taux précédentes dans l’économie. Cette stabilité a aussi soutenu les marchés, en particulier sur le segment du crédit, où la demande reste robuste.

Les marchés ont également bénéficié d’un regain d’intérêt pour les actifs cycliques et les zones jugées en retard de cycle. Le Japon, notamment, a concentré l’attention des investisseurs. La perspective d’une politique monétaire plus accommodante de la Banque du Japon, la modération de l’inflation domestique et la bonne tenue des résultats d’entreprises ont contribué à améliorer le positionnement relatif de ce marché.

Le contexte géopolitique continue malgré tout de peser. La situation en Ukraine reste instable, les tensions au Moyen-Orient demeurent vives, et les relations sino-américaines restent marquées par des frictions persistantes. Ces incertitudes géopolitiques alimentent une demande soutenue pour les actifs de couverture, en particulier les valeurs refuges, traduisant une prudence de fond dans les allocations, malgré un environnement globalement favorable aux actifs risqués.

Les marchés de matières premières ont reflété cette posture d’attentisme. La demande pour les métaux précieux s’est renforcée, portée par une logique de protection face aux risques exogènes. Les marchés énergétiques, quant à eux, ont enregistré une volatilité persistante, entre ralentissement de la demande mondiale et absence de coordination claire sur l’offre, notamment du côté des grands producteurs.

Sur les marchés obligataires, les taux souverains de long terme ont poursuivi leur mouvement de normalisation, traduisant une forme de réévaluation des trajectoires monétaires et une anticipation de reprise graduelle de l’activité dans certaines zones. Les courbes de taux restent néanmoins influencées par des facteurs exogènes, notamment l’évolution des politiques budgétaires et les niveaux de volatilité géopolitique.

Dans l’ensemble, le mois de septembre a représenté un point d’inflexion dans la lecture des cycles monétaires, sans pour autant dissiper les fragilités sous-jacentes. La dynamique bénéficiaire demeure favorable, les politiques économiques s’adaptent progressivement, et les flux de marché reflètent un retour de la prise de risque. Les valorisations sont élevées, quels que soient les critères d’observation retenues, mais la dynamique reste forte pour les investisseurs.