Retour aux affaires après un été calme et positif sur les marchés
Le mois d’août 2025 a prolongé la dynamique favorable entamée en juillet, maintenant des performances solides sur l’ensemble des grandes classes d’actifs à l’exception pour les européens d’un change toujours aussi défavorable vis à vis du dollar.
Portés par des publications de résultats rassurantes, un rebond notable de l’économie américaine, et des anticipations croissantes d’assouplissement monétaire, les actifs risqués ont poursuivi leur reprise. Mais sous cette surface positive, les tensions politiques en Europe, les ajustements tarifaires de Washington et les incertitudes géopolitiques maintiennent un niveau élevé de vigilance chez les investisseurs.
Aux États-Unis, la saison des résultats du deuxième trimestre s’est poursuivie avec de bonnes surprises globales. Nvidia, figure emblématique du secteur technologique, a dépassé les attentes en matière de chiffre d’affaires et de bénéfices, malgré une légère déception sur les revenus des centres de données. De façon plus large, près de 80 % des sociétés ayant publié ont battu les prévisions des analystes, confirmant une dynamique bénéficiaire robuste.
Côté macroéconomie, les chiffres ont renforcé le scénario d’un “atterrissage en douceur”. Le PIB américain a rebondi de +3,3 % en rythme annualisé au deuxième trimestre, effaçant largement la contraction de -0,5 % enregistrée au T1. L’inflation reste contenue : le taux annuel est resté stable à 2,7 % en juillet, légèrement en dessous des attentes. Si certains postes (voitures d’occasion, transports) ont affiché une hausse, les prix alimentaires ont été stables.
Ces données ont alimenté l’espoir d’un pivot monétaire de la Réserve fédérale. Lors du symposium de Jackson Hole, le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu un rééquilibrage des risques économiques, en lien notamment avec le ralentissement du marché de l’emploi, confirmé par les chiffres de l’emploi non agricole de juillet. Le marché anticipe désormais une baisse de 25 points de base du taux directeur lors de la réunion de septembre.
Dans la zone euro, les signaux sont plus nuancés. L’inflation a légèrement accéléré à +2,1 % en août, tirée principalement par les coûts énergétiques, les services et l’alimentation. Ce chiffre, au-dessus du consensus, a conduit la Banque centrale européenne à maintenir sa politique monétaire inchangée, mettant ainsi fin à un cycle de huit baisses de taux initié en 2024. Le taux de dépôt reste fixé à 2,0 %, son plus bas niveau depuis novembre 2022.
Mais c’est sur le plan politique que l’attention s’est concentrée. En France, l’inquiétude persiste sur la capacité politique et la trajectoire budgétaire du pays. Cette situation pénalise toujours la performance des indices français ainsi que l’écart créé depuis la dissolution avec le taux référence à 10 ans allemand.
Le climat commercial mondial demeure tendu, même si le rythme des annonces s’est ralenti. Début août, l’administration américaine a relevé les droits de douane sur plusieurs partenaires commerciaux, avant d’imposer une taxe de 50 % sur les importations indiennes, en réponse aux achats de pétrole russe par New Delhi. Ces mesures entretiennent une incertitude structurelle sur les chaînes d’approvisionnement et la stabilité des relations commerciales globales.
Malgré ce contexte, les prix de l’énergie ont reculé sur le mois. Le pétrole et le gaz naturel ont corrigé, les marchés anticipant un affaiblissement de la demande mondiale, en dépit des ajustements de production annoncés par l’OPEP+. En parallèle, l’or a poursuivi sa progression, porté par une demande de couverture face à la résurgence des tensions au Proche-Orient et à la fragilité des discussions autour d’un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine.
Les marchés financiers poursuivent leur mouvement haussier en août, portés par des fondamentaux solides et des anticipations favorables sur les trajectoires monétaires. Cette dynamique reste fragile dans un environnement où les facteurs politiques, commerciaux et géopolitiques sont tout aussi polarisants. La désinflation se poursuit et permet de relâcher les freins monétaires. En revanche les marchés sont correctement valorisés et nécessitent toujours plus de sélectivité dans la recherche d’investissements.