Edito

LA RESERVE FEDERALE OFFRE UN RALLYE GENERALISÉ AUX INVESTISSEURS

Alors qu’en toile de fond, les problématiques du commerce mondial et les tensions géopolitiques subsistent, les marchés terminent l’année 2023 sur un nouveau rallye qui touche à la fois les marchés actions et les marchés obligataires. Face au reflux de l’inflation et aux perspectives de baisse de taux, les investisseurs ont privilégié la thématique de l’assouplissement monétaire. La Bourse de Paris termine l’année en hausse de 16,5 %, soit l‘une de ses meilleures performances sur les dix dernières années.

Alors qu’en toile de fond, les problématiques du commerce mondial et les tensions géopolitiques subsistent, les marchés terminent l’année 2023 sur un nouveau rallye qui touche à la fois les marchés actions et les marchés obligataires. Face au reflux de l’inflation et aux perspectives de baisse de taux, les investisseurs ont privilégié la thématique de l’assouplissement monétaire. La Bourse de Paris termine l’année en hausse de 16,5 %, soit l‘une de ses meilleures performances sur les dix dernières années.

Malgré quelques piqûres de rappel, la Réserve Fédérale a communiqué sur le ralentissement de l’inflation légèrement plus rapide qu’anticipé, et a ainsi ouvert la porte aux baisses de taux. Alors que le changement de ton de l’institution a marqué les investisseurs, aucune décision n’a toutefois été prise à l’issue de la réunion. Si les dernières publications ont en effet été positivement orientées, des risques persistent compte tenu des prix des services et de l’immobilier, ainsi que du passage des salaires réels en territoire positif. Dans l’ensemble, les statistiques continuent d’illustrer une forte résilience de l’économie américaine. Dans l’intervalle, le ralentissement de l’inflation a permis d’accentuer le rallye sur le mois de décembre.

En Europe, la Banque Centrale Européenne a quant à elle refusé d’emboiter le pas et d’annoncer des baisses de taux. L’institution a en effet fait preuve de plus prudence quant à la désinflation et donc sur le calendrier des potentielles baisses. Le message transmis par Christine Lagarde était clair : une politique monétaire restrictive reste nécessaire tant que les risques haussiers sur les salaires et l’inflation sont présents. Si l’euro en a profité, les anticipations des investisseurs optimistes ont été repoussées. La réalité de l’inflation en Europe est moins rassurante, notamment du fait d’effets de base qui pousseront facialement les chiffres au premier trimestre 2024 à la hausse.

En Chine, si les indicateurs envoient des signaux positifs, l’activité économique présente au global des signaux toujours mitigés. Tandis que les indicateurs illustrent une bonne dynamique au mois de novembre, tant sur les ventes que la production industrielle, l’investissement connait quant à lui une croissance relativement faible, en particulier dans le secteur immobilier. La conférence annuelle du Parti communiste chinois a d’ailleurs permis à l’Etat de s’engager sur une politique de soutien du marché immobilier. Face aux prix des logements qui poursuivent leur baisse, le gouvernement cherche à rétablir la confiance et soutenir la demande. Si l’un des objectifs est de faciliter le refinancement des acteurs du secteur, le manque de détails quant aux mesures laisse les investisseurs perplexes. Sur fond de soutiens monétaire et budgétaire accentués, l’économie chinoise pourrait retrouver une dynamique positive alors que les valorisations ont touché un point bas en 2023.

Au Japon, la Banque centrale semble sur le chemin de la sortie des taux négatifs en 2024. Pour la première fois, les communications du gouverneur de l’institution ont explicitement évoqué les outils disponibles pour mettre fin aux taux négatifs, franchissant ainsi une étape dans le changement de paradigme de politique monétaire. En premier lieu, ces propos ont permis au yen de fortement s’apprécier, pénalisant les indices actions. Toutefois, lors de sa dernière réunion, la Banque du Japon a laissé inchangée la politique en place malgré les propos précédemment tenus par son gouverneur. Même si la normalisation à venir de la politique monétaire semble claire, le ton prudent du gouverneur a déçu les investisseurs, mettant par ailleurs un frein à l’appréciation du yen et permettant un rebond du marché actions. Quoi qu’il en soit, la communication évolue et le principal point d’attention reste l’enjeu de la spirale « inflation-salaire », nécessaire pour écarter un risque désinflationniste structurel. Le retour des taux directeurs au Japon en territoire positif en cours d’année 2024 pourrait permettre au yen de regagner une partie du terrain perdu face aux principales devises.

Après ce rallye historique sur les principaux marchés mondiaux, il est probable qu’une phase de temporisation permette aux indicateurs techniques de sortir d’une zone d’euphorie ou de surachat. La course contre l’inflation, et ainsi la capacité des banquiers centraux à baisser leurs taux directeurs, restera le principal point d’attention des prochains mois. Sur fond d’enjeux géopolitiques, l’année 2024 devra en complément faire face à plusieurs échéances politiques qui rythmeront probablement les mois à venir à commencer par les élections américaines. Dans cet environnement, le risque d’un retour de volatilité est présent. Toutefois, les fondamentaux de l’économie des Etats-Unis sont favorables. Les anticipations de croissance économique pour 2024 sont fortement remontées au dernier trimestre. Certes, les valorisations restent élevées notamment du fait du poids des 7 magnifiques, du nom des principales capitalisations de la technologie américaine. Néanmoins, le reste de la cote américaine reste à des niveaux de prix acceptables et pourrait prendre le relai. L’Europe vit sous un régime proche avec quelques géants qui font les indices. Toutefois, les valorisations y sont inférieures aux moyennes historiques malgré ce rallye, et laissent un peu de place pour 2024.

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