Edito

Des marchés ensoleillés, avec quelques nuages

Les indices boursiers ont poursuivi leur progression au mois de juillet, portés par des résultats trimestriels globalement solides et l’espoir d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine.

Des deux côtés de l’Atlantique, le ralentissement de l’inflation semble justifier le maintien de politiques monétaires restrictives, même si l’on entrevoit la fin du cycle de resserrement des conditions monétaires. Sans surprise, la Fed et la BCE ont toutes deux annoncé une nouvelle hausse de leurs taux directeurs de 25 bp. Christine Lagarde a pour sa part indiqué que cette nouvelle hausse était nécessaire pour juguler les pressions inflationnistes qui pèsent sur la zone euro, bien que certains pays s’alarment des effets négatifs que pourraient entrainer un resserrement trop poussé sur leurs économies. Quant à lui, Jerome Powell a repris le chemin des hausses de taux après une pause en juin. En effet, la robustesse du marché du travail, la solidité des chiffres de croissance et un niveau d’inflation sous-jacente qui demeure bien supérieur à l’objectif de la Fed ont poussé l’institution à resserrer les conditions monétaires. Ces décisions ont toutefois été accompagnées d’un ton plus accommodant de la part des banquiers centraux. Ces derniers ont ainsi ouvert la voie à une possible pause dans le cycle de resserrement lors de la réunion de septembre.

Aux Etats-Unis, le resserrement des conditions de financement commence à se matérialiser dans les chiffres économiques et le scenario de soft landing reste privilégié. La publication des chiffres de l’emploi ont permis de rassurer les marchés quant à une détente du marché du travail, mais la progression des salaires continue de soutenir la consommation des ménages. Par ailleurs, les dernières données de croissance aux Etats-Unis, supérieures aux attentes malgré une activité manufacturière qui continue à se dégrader, crédibilisent le scenario d’atterrissage en douceur de l’économie.

En zone euro, les distorsions persistent entre les pays membres mais les pressions inflationnistes poursuivent dans l’ensemble leur ralentissement au mois de juillet, à 5,5%. Les économistes de la Banque centrale européenne estiment dans ce cadre que le pic a probablement été atteint, bien que les prix des services continuent d’accélérer.

De son côté, le gouvernement chinois a quelque peu rassuré en annonçant un vaste plan visant à stimuler la consommation des ménages et soutenir un secteur immobilier en difficulté alors que le rebond post-covid tant attendu n’a pas eu lieu. En effet, contrairement aux économies développées, la deuxième économie mondiale est en proie à la déflation sur fond de ralentissement de la croissance. L’activité manufacturière est particulièrement à la peine et les exportations continuent à se contracter. Particulièrement attendu par les investisseurs, le stimulus budgétaire doit désormais être clair et chiffré afin de revitaliser la demande intérieure, cela dans l’espoir de relancer une économie en berne.

Au Japon, la croissance des prix à la consommation accélère légèrement à 3,3% et se maintient ainsi au-dessus de la cible de 2% de la Banque du Japon pour un 15ème mois consécutif. Toutefois, l’institution japonaise considère que l’inflation devrait se modérer au second semestre 2023 puis se maintenir durablement en dessous de la cible des 2%. Elle a ainsi surpris les marchés en procédant à un ajustement de sa politique monétaire malgré les récentes communications du gouverneur. Si
K. Ueda a maintenu le taux directeur inchangé, il a annoncé une plus grande flexibilité dans la conduite de la courbe des taux souverains, signe d’un début de normalisation de la politique monétaire au Japon.

Le mois de juillet sonne le glas de la publication des résultats du deuxième trimestre pour la majorité des entreprises. Si les résultats trimestriels s’inscrivent dans une tendance positive, l’optimisme reste de mise au regard de la conjoncture économique. En complément, les données économiques et le discours des banquiers centraux ont rassuré les marchés quant à une éventuelle pause dans le cycle de hausse des taux en septembre. La saison des résultats se révèle pour sa part plutôt positive malgré quelques déconvenues. Dans ce contexte nous restons particulièrement attentifs aux niveaux de valorisation des actifs et privilégierons les supports obligataires à duration courte de qualité Investment Grade.

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