Edito

Avant la trêve estivale

Le premier semestre de l’année a vu les principales places boursières clôturer en hausse. Tandis que le NASDAQ est en avance sur ses confrères européens, le CAC 40 s’est démarqué face aux STOXX Europe 600 sur le mois de juin. La place parisienne a progressé de 4,2 %, devant son homologue européen qui signe une hausse de 2,2 %. Le S&P 500 s’inscrit quant à lui en hausse de 3,7 % en euros.

A Sintra, la BCE adopte un ton plus ferme qu’anticipé. En effet, lors de son discours d’ouverture, Christine Lagarde a rappelé que sa politique monétaire devait rester durablement restrictive, sans toutefois donner la cible de taux terminal de l’institution. Une hausse de taux aura ainsi bel et bien lieu en juillet, l’objectif étant de freiner la demande pour s’approcher de la cible des 2 %. Toutefois, aucune décision ne semble prise pour septembre, et comme souvent rappelé par les membres de la BCE, les perspectives du resserrement monétaire resteront dépendantes des données économiques. A ce titre, si les statistiques de prêts en zone euro s’inscrivent en baisse et confirment la transmission de la politique monétaire à l’économie réelle, les données d’inflation du mois de juin ne dressent quant à elles pas un ralentissement suffisant aux yeux la BCE. En effet, l’attention de l’institution est principalement portée sur les données d’inflation sous-jacente qui ne semblent ralentir que progressivement.

Au Japon, si les indicateurs semblent pourtant pousser la banque centrale, l’institution maintient son cap. La publication des données d’inflation a confirmé la durabilité des pressions inflationnistes, attirant l’attention des investisseurs. Pour le 9ème mois consécutif, l’indicateur PMI des services reste en territoire expansionniste, confirmant que la demande domestique continuera de porter la hausse des prix. A l’inverse, le secteur de l’industrie passe en territoire de contraction. Au global, les indicateurs continuent d’être propices à un ajustement de la politique monétaire du Japon, soutenant des perspectives favorables pour le yen. Toutefois, à l’inverse de la BCE et de la Fed, le gouverneur de la Banque du Japon justifie quant à lui le maintien d’une politique monétaire accommodante par l’inflation hors énergie et alimentation. En ce sens, Kazuo Ueda se tient prêt à ajuster sa politique monétaire en cas de signaux convaincants de remontée de l’inflation sous-jacente. Malgré tout, les perspectives liées aux changements à la tête de la BoJ combinées aux valorisations relativement attractives permettent un regain d’intérêt des investisseurs pour l’économie nippone.

Les pays émergents évoluent quant à eux en ordre dispersé. En Chine, la reprise économique semble s’essouffler. En effet, la publication des indices PMI de juin a témoigné d’un ralentissement de la dynamique du rebond chinois. Pour le troisième mois consécutif, le secteur manufacturier reste en contraction tandis que le secteur des services ralentit. En réaction à l’essoufflement du rebond, le yuan a poursuivi son mouvement de dépréciation, motivant ainsi la Banque centrale à renforcer son soutien à la devise. Dans ce cadre, un soutien supplémentaire de la part des autorités est fortement attendu par les investisseurs, malgré les tentatives d’interventions budgétaire et monétaire déjà mises en oeuvre. En effet, si la Banque centrale a déjà entamé un assouplissement monétaire afin de soutenir le marché immobilier ainsi que le marché du crédit, l’ampleur de l’intervention a déjà déçu les investisseurs qui en attendent désormais davantage. En parallèle, l’assouplissement monétaire au Brésil semble quant à lui se rapprocher. Si l’on en croit le compte-rendu de la dernière réunion de la Banque centrale, la majorité penche vers une baisse des taux directeurs en août d’ailleurs largement encouragée par le gouvernement de Lula. En effet, alors que l’inflation a atteint un point bas à 3,4 %, elle se rapproche désormais de la cible fixée par l’institution. Cette hypothèse de baisse des taux intervient alors que les indicateurs dressent un tableau favorable de la dynamique du pays. Sur fonds de hausse des indicateurs PMI et de croissance, le Brésil a regagné l’intérêt des investisseurs. Tandis que la crédibilité du gouvernement de Lula en a été l’un des catalyseurs, le real brésilien affiche l’une des meilleures performances de l’année.

Les marchés entament la seconde partie de l’année sur fond de préoccupations diverses. Dans un contexte où les investisseurs retrouvent pourtant de l’appétit pour le risque, nous porterons une attention particulière aux niveaux de valorisation des supports actions sélectionnés et privilégierons la qualité. En parallèle, nous maintenons nos positions obligataires en favorisant les actifs dits investment grade ainsi que les durations courtes.

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