Edito

EXCELLENT PREMIER SEMESTRE SUR LES MARCHÉS MONDIAUX

Au premier semestre, les valeurs technologiques américaines ont incontestablement dominé le marché. Le Nasdaq a enregistré une hausse de 20,8 % en euros, principalement grâce à ses composants dans l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs. Les indices européens ont du mal à suivre mais les performances restent honorables, avec un STOXX Europe 600 en progression de 6,8 %. Ce dernier est pénalisé par l’indice français CAC 40 qui pèse, terminant le semestre légèrement négatif après un mois de juin fortement baissier du fait des élections et des troubles politiques.

Industriellement, l’Europe reste freinée par le manque de sociétés capables de tirer profit des principales tendances de 2024, parmi lesquelles on compte le traitement de l’obésité ainsi que l’intelligence artificielle. Les principaux représentants de ces thématiques en Europe sont, pour la première, le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk et pour la seconde, le fournisseur de machines de gravure de processeurs ASML.

Ce mois-ci, la Banque Centrale Européenne a sans surprise baissé ses taux directeurs de 0,25 %. L’institution table sur un retour de l’inflation de manière durable à 2% à partir du second semestre 2025, hypothèse estimée conservatrice. Christine Lagarde a souligné qu’un ralentissement plus notable des salaires et des marges des entreprises restait nécessaire. A l’inverse, mais sans surprise également, la FED reste en position d’attente malgré une inflation qui retrouve une tendance favorable. Le ralentissement de la tendance désinflationniste en début d’année les a amenés à penser que le retour à la cible prendrait plus de temps. Les membres de la FED ont ainsi ajusté les projections (« dots ») et tablent sur une seule baisse cette année, suivie de quatre en 2025.

En France, faisant suite aux résultats des élections européennes, la dissolution surprise de l’Assemblée nationale a plongé le pays dans le doute. L’incertitude politique apporte au marché français une période de turbulences en juin, avec un repli marqué des indices français. Sur la partie obligataire, la place française a connu un stress sur la dette matérialisé par un écartement des taux vis à vis du taux allemand. Les résultats du premier tour des législatives amènent vers l’hypothèse d’un nouveau gouvernement sans majorité absolue et donc basé sur une coalition hétérogène au programme incertain.

Au Japon, si les données du mois de mai sont ressorties inférieures aux attentes, l’accélération de l’inflation de Tokyo au mois de juin envoie un signal plus rassurant. L’évolution des services pourrait confirmer que les hausses de salaire commencent à se diffuser à l’ensemble de l’économie. La question du resserrement monétaire est d’autant plus importante qu’elle intervient dans un environnement où le yen s’affaiblit toujours avec le risque d’augmenter l’inflation importée. De nouvelles interventions sont donc à attendre de la part de la Banque du Japon dont le gouverneur de l’institution a alors évoqué la possibilité d’augmenter ses taux directeurs en juillet si les statistiques continuent d’évoluer favorablement.

Sur le plan géopolitique, le Secrétaire général de l’OTAN a publiquement menacé la Chine en encourageant les membres de l’alliance à mettre en place des sanctions contre Pékin. Il accuse en effet la Chine de fournir du matériel militaire à Moscou, contribuant ainsi à la poursuite du conflit russo-ukrainien. Ce discours intervient alors que des tensions commerciales sont déjà existantes. Le risque d’escalade est d’autant plus surveillé que les prix des importations commencent à augmenter en raison des coûts du transport maritime et des matières premières. Sur le plan national, l’inflation du mois de mai en Chine est restée stable, tandis que l’inflation sous-jacente a légèrement diminué, signe d’une demande domestique toujours faible. Si la faiblesse de l’inflation permettrait à la Banque populaire de Chine de renforcer son assouplissement monétaire, la dépréciation du yuan depuis le début de l’année reste un obstacle. Alors que Pékin doit faire face à des politiques commerciales désavantageuses de la part du reste du monde, des mesures de relance supplémentaires sont attendues afin d’atteindre les objectifs de croissance fixés en début d’année.

Nous conservons nos positions sur les actions européennes et prêtons une attention particulière aux potentiels impacts que pourraient avoir les élections sur l’activité des entreprises détenues en portefeuille. Nous procédons en parallèle à des mouvements tactiques sur l’indice CAC 40 compte tenu de la volatilité récente du marché. Sur le marché américain, l’approche des élections et les tensions politiques pourraient apporter un surcroit de stress à la rentrée. Nous étudions ainsi des possibilités de diversification compte-tenu à la fois du parcours remarquable des indices et de la concentration extrême des performances sur une poignée de titres. Elles donnent l’opportunité de réaliser quelques prises de profits dans l’intervalle. 

L’équipe de gestion

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